BLOUIN DIVISION

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Wanda Koop + Oli Epp - Souvenir

2021 | WANDA KOOP + OLI EPP
SOUVENIR
MONTRÉAL
1 avr - 15 mai


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Wanda Koop, Deep Blue See, 2021, Acrylique sur toile, 84” x 60”

SOUVENIR

1 avr - 15 mai, 2021

Blouin Division a le plaisir d'annoncer l’exposition des nouvelles œuvres de Wanda Koop et Oli Epp.

Dans sa première exposition avec la galerie, Epp explore « le paysage capitaliste actuel ainsi que les tropes et les pièges du tourisme moderne ». Devant ses tableaux, le spectateur est invité à un tour du monde de destinations touristiques douteuses où l’on rejoint des influenceurs sur la plage, des bros musclés dans des lits de bronzage et des hôtesses pop-star dans le ciel. En pleine pandémie mondiale et face aux changements climatiques, la désinvolture jet-set des protagonistes d’Epp horrifie autant qu’elle excite, confondant nos désirs à un courant sous-jacent de terreur.

Dans un des tableaux, l’avion enflammé qui plonge dans la nuit nous rappelle la chute d’Icare et provoque un sentiment d'inquiétude qui dépasse la peur propre au syndrome FOMO. Dans un autre, un épaulard est bombardé de bâtons de plongée et il se recroqueville dans son réservoir, des trous dans sa peau révélant des genoux et des orteils humains. L’animal de Sea World évoque notre condition, en captivité et vulnérable face à l'environnement. Les compositions d’Epp rappellent le « pétard mouillé » que sont les événements tels le Fyre Festival ou la visite de Sea World. L’anticipation gonflée se solde en déception amère. Ailleurs, en faisant référence à Britney Spears, le tableau Bon Voyage montre la transformation de la chanteuse en hôtesse de l'air dans la vidéo de sa chanson à succès Toxic. L’œuvre transpire d’un « camp » séduisant, mais le masque à oxygène et la consigne de ceinture de sécurité annoncent la catastrophe. Le « paradis empoisonné » de la chanson de Britney est proche. Bouclez votre ceinture.

Alors que les œuvres d'Epp analysent les objets éphémères issus de la culture pop contemporaine, celles de Wanda Koop prennent un long recul cinématographique, balayant les surfaces d’eau et sondant les horizons comme si elle espionnait le monde depuis un sous-marin éloigné. Créant une profondeur picturale incomparable, les compositions de Koop contiennent des symboles étonnamment frontaux, derrière lesquels les paysages se dissipent. Dans Barcode Face, un code-barres rouge en forme de fenêtre commande le regard du spectateur, planant au-dessus de péninsules éloignées. Le tableau nous regarde regarder. Les codes-barres sont des yeux, scannant vers l'extérieur pendant que nous regardons à l'intérieur.

Depuis que Koop s’est installée dans son nouveau studio de Riding Moutain, des symboles rappelant les emblématiques séries Sightlines et Hybrid Human sont apparus. Des portails lumineux flottent au-dessus des plans d'eau, s’ouvrant vers l'avant et accueillant le spectateur dans des espaces au-delà du monde visible. Intrigants par leur ambiguïté, ces portails pourraient être nos technologies nous faisant signe autant avec leurs dangers qu’avec leurs potentialités.

Réunis, les tableaux d'Epp et de Koop cristallisent une vision puissante de notre psychisme collectif, de notre relation à la nature et de notre retour progressif au voyage et à la consommation. Bientôt, promettent leurs œuvres, nous serons libérés de notre longue captivité, mais pas de notre responsabilité permanente envers notre planète.


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