BLOUIN DIVISION

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Juliana Cerqueira Leite

2019 | JULIANA CERQUEIRA LEITE
MONTRÉAL
6 fév - 4 mai


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Cinq a Sept 3, 2018, Hydrocal, plâtre FGR-95, fibre de verre, acier, jute, argile, pigments, 70” x 21“ x 22”

JULIANA CERQUEIRA LEITE

6 fév - 4 mai

Vernissage: le 6 février de 18h à 21h

Galerie Division est fière de présenter la première exposition solo à Montréal de Juliana Cerqueira Leite, artiste brésilienne basée à Brooklyn.

Juliana Cerqueira Leite repense l’idée de présence et d’absence physiques dans le monde et le corps par le biais d’actes de transformation significatifs, dépassant ainsi une simple réaffirmation de la place des sujets et de leurs environnements. Les sculptures de l’artiste résultent d’une chorégraphie entre la force du corps et les matériaux pressés contre lui, rapprochant espaces intérieurs et gestes physiques extériorisés. Ces nuances de mouvement captées deviennent archéologie du geste et du temps à une échelle humaine, mais localisée au sein d’un langage où est sédimentée la mémoire du faire culturel. Cerqueira Leite centre cette narration autour du corps féminin, soulignant les limites et le potentiel de cette forme corporelle pour transmettre des histoires datant même de l’Antiquité.

L’exposition agit comme un pont entre un passé non dévoilé et un futur déjà raconté, se penchant sur la destruction de cultures causée par les infrastructures colonialistes. Prenant pour cadre l’annihilation violente de sociétés suscitée par des espoirs d’amélioration, l’exposition s’intéresse à deux sanctuaires d’évasion de notre monde, alors qu’il atteint un niveau d’entropie. Le premier est apparemment révolu: les cultures indigènes amazoniennes du Brésil, qui se sont révélées plus denses, plus riches et plus étendues qu’on ne l’avait imaginé (les historiens pensent maintenant que cette société, au moment de sa découverte, était d’une taille comparable à celle de Paris). Une multitude d'artefacts sont apparus dans cette région en raison de l'érosion causée par les changements climatiques, dévoilant ainsi la véritable ampleur d'une culture jusqu'alors uniquement mesurée par les sociétés qui ont survécu à sa destruction. Ce qu’on pourrait considérer comme second répit colonial n’est en fait qu’un fantasme partagé: comme le dit si bien Elon Musk, Mars pourrait être la prochaine aspiration féconde pour une colonie humaine pour qui la planète ne conviendrait plus.

Cerqueira Leite présente une série de vases à l’échelle humaine, produits grâce à un procédé de moulage de son propre corps, un travail issu de ses recherches sur les anciennes urnes funéraires de l’Amazonie découvertes au Brésil. Ces sculptures faites d’hyrocal sont caractérisées par un anthropomorphisme se rattachant aux objets d’étude de l’artiste, qui se comprennent à la fois comme des contenants et des accès, des machines renfermant le corps du défunt, traitant sa détérioration, le transformant parfois en animal dans l’au-delà. Tout comme ces urnes, les sculptures de Cerqueira Leite sont étroitement rattachées à la préservation et la transmutation. Elles se détachent du corps de l’artiste, révélant quelque chose comme leur forme originale, continuant à perdre, à rassembler et à moduler l’information qui a permis leur création. On distingue quelques parties du corps, les seins de l’artiste et ses doigts par exemple, mais ces dernières semblent victimes de cannibalisme, captées à partir d’une seule perspective fixe: elles se désagrègent dans le processus de moulage, qui servait, paradoxalement, à leur conservation.

Juliana Cerqueira Leite (Brésil, 1981) vit et travaille à Brooklyn, New York. Elle a étudié au Chelsea College of Art à Londres et possède une maîtrise en sculpture de la Slade School of Fine Art (University College London). Cerqueira Leite est récipiendaire du Pollock-Krasner Foundation Grant (2019), du Furla Art Prize de la 5e édition de la Moscow International Young Art Biennial (2016), d’une bourse de la A.I.R Gallery (2010-2011) et du Kenneth Armitage Sculpture Prize (2006). Ses oeuvres ont été exposées au Sculpture Center (New York), à l’Instituto Tomie Ohtake (Brésil), à la Biennale de Venise (Antarctic Pavilion), à la Biennale de Vancouver, à la Cass Sculpture Foundation (West Sussex), à The Approach (Londres) et à Art Public (Art Basel, Miami).


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