Douglas Coupland

2019 | DOUGLAS COUPLAND
MONTRÉAL
9 mai - 6 juil


* Gracieuseté de la Galerie Daniel Faria, Toronto

Douglas Coupland, Electric Harris Lake Superior, 2019, Impression sur film Duratrans (Kodak) rétroéclairée par DEL, 31 ½" x 40" (80 x 101.6 cm). Photo credits: Douglas Coupland

Douglas Coupland, Electric Harris Lake Superior, 2019, Impression sur film Duratrans (Kodak) rétroéclairée par DEL, 31 ½" x 40" (80 x 101.6 cm).
Photo credits: Douglas Coupland

DOUGLAS COUPLAND
En collaboration avec la Daniel Faria Gallery

9 mai - 6 juil

La Galerie Division, en collaboration avec la Daniel Faria Gallery, est fière de présenter pour la première fois une exposition solo de l’artiste canadien Douglas Coupland. Reconnu autant pour ses oeuvres littéraires que pour sa pratique en arts visuels, Coupland se présente tel un observateur de sa contemporanéité, explicitant ce qui l’entoure par une variété de médiums qui deviennent autant de points d’entrée pour se questionner sur la condition humaine au 21e siècle.

Cette exposition de Coupland peut être lue comme divisée en trois sections qui s’agglomèrent chacune autour d’une tradition artistique: le ready-made, le portrait et le paysage. Le premier corpus d’œuvres inclut des matériaux ayant un effet néfaste sur notre environnement et qui ont été trouvés sur les berges de la Colombie-Britannique à la suite du tsunami au Japon en 2011. Ce thème aquatique fait écho à la récente exposition de Coupland à l’aquarium de Vancouver dans laquelle de larges tours de blocs LEGO étaient plongées dans de grands aquariums, évoquant ainsi la hausse des niveaux de l’eau et la prolifération des microplastiques. Formées, soutenues et protégées par le plastique, les œuvres de la série Tsunami étalent l’omniprésence de ce matériau devenu protagoniste, et dont le rôle s’élargit toujours davantage, insidieusement. S'incrustant dans tous les recoins de notre environnement, il fascine par sa polyvalence, autant qu’il dérange, résistant au point où il nous est impossible de s’en débarrasser, et par le fait même d’éclipser notre surconsommation qui y est intimement rattachée. Ces oeuvres témoignent d’une nouvelle forme de globalisation définie par une communautarisation des déchets. Consommés en Asie, les objets exposés se sont retrouvés dans l’océan, puis sur les berges de la Colombie-Britannique, reléguant à d’autres les soins d’en disposer.

Lego Self Portraits questionne notre identité à l’ère de la surinformation accompagnant la surconsommation. Où se situer dans cette nouvelle et toujours grandissante accumulation de données? Pouvons-nous véritablement nous réduire à des stockages d’informations virtuelles documentant chacun de nos faits et gestes? Ces colonnes de blocs LEGO, amalgames désordonnés de toutes les couleurs, incarnent ces amoncellements d’informations devenus portraits de nous, mais à travers lesquels une analogie à notre personne est difficile à déceler. À l’ère de l’égoportrait, des avatars et de la manipulation de notre image supra médiatisée, le concept du portrait résonne avec une nostalgie de notre présent, toujours représenté d’une quelconque façon, toujours agglutiné à une image de nous en formation, mais difficilement expérimenté. Alors que le présent devient un lieu quasi fictif, les contours d’une représentation de nous-mêmes deviennent de plus en plus incertains, ce que nous rappellent ces portraits aux visages cachés par des formes colorées, évoquant à la fois une non-identité et un masque préservant une identité.

La dernière section est centrée sur le paysage, thématique phare de l’histoire de l’art canadien, notamment mise de l’avant par le fameux Groupe des Sept, qui a cherché à s’approprier le territoire canadien par le biais de sa représentation. La transformation de ces panoramas en boîtes lumineuses traduit l’impulsion technologique occasionnée par l’immensité du pays, qui a obligé le développement d’innovations pour connecter ensemble une population dispersée dans un vaste espace. La spatialité, caractéristique principale de l’oeuvre d’art visuelle selon Coupland, prend tout son sens dans ces oeuvres également marquées par un éclatement de couleurs. Faisant correspondre la visualité au langage avant tout, Coupland fait de ces associations de couleurs une autre forme de langage, une seconde couche de signification recouvrant ses créations.

Douglas Coupland est diplômé du Emily Carr Institute of Art and Design (Vancouver), du Hokkaido College of Art and Design (Sapporo, Japon) et du Instituto Europeo di Design (Milan, Italie). La première rétrospective majeure de Coupland, intitulée everywhere is anywhere is anything is everything, a eu lieu à la Vancouver Art Gallery en 2014, puis a été présentée au Royal Ontario Museum et au Museum (Toronto) of Contemporary Canadian Art (Toronto) à l’hiver 2015. À l’automne 2015, Coupland présente Bit Rot, une exposition solo au Witte de With Center for Contemporary Art (Rotterdam), exposition qui a également été présentée au Museum Villa Stuck (Munich) à l’automne 2016. Vortex, la nouvelle installation à grande échelle de Coupland, présentée en collaboration avec Ocean Wise, a été exposée à l’aquarium de Vancouver en mai 2018. Les œuvres de Coupland ont fait partie de plusieurs expositions de groupe dont Electronic Superhighway à la Whitechapel Gallery à Londres, commissariée par Omar Kholeif, et qui a été présentée au MAAT à Lisbonne en 2017, ainsi que Hello, Robot, commissariée par Marlies Wirth et présentée au Vitra Design Museum, au Weil am Rhein, au MAK, à Vienne, et au Design Museum Gent, à Gent. Ses oeuvres ont aussi été incluses dans l’exposition I Was Raised on the Internet au Museum of Contemporary Art Chicago en juin 2018. Les œuvres de Douglas Coupland font partie de plusieurs collections dont celles de la University of British Columbia (Vancouver, Kelowna), du Glenbow Museum (Calgary), du Agnes Etherington Art Centre (Kingston), du Albright Knox (Buffalo) et de la collection du Confederation Centre (Charlottetown). Coupland est officier de l’ordre du Canada depuis 2014.


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